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Il est possible que les pesticides organochlorés (OCP) se retrouvent dans les fluides humains en raison de leur nature lipophile. Diverses voies ont été signalées comme étant des voies possibles par lesquelles ces polluants pénètrent dans les fluides des humains et des animaux (El-Shahawi et al., 2010). Peu de travaux ont été réalisés sur l’évaluation de ces contaminants dans les fluides humains en Afrique. Dans une étude réalisée par une équipe de recherche Kinyamu et al. (1998), 9 organochlorés ont été détectés dans 216 échantillons de lait maternel collectés auprès de mères allaitantes dans un hôpital de Nairobi, au Kenya. Le p, p’-DDE était le résidu le plus élevé détecté, présent dans 99,5 % du total des échantillons de lait collectés, tandis que le DDT et ses métabolites se situaient entre 4 et 6321 μg/kg de matière grasse du lait dans tous les échantillons de lait. La dieldrine a été détectée à une concentration moyenne de 19 μg/kg de matière grasse du lait, tandis que l’α-HCH, le β-HCH et le lindane ont été détectés à des concentrations moyennes de 13 μg/kg, 83 μg/kg et 19 μg/kg de matière grasse du lait respectivement. Le lait maternel (n ¼ 190) et le sérum (n ¼ 115) d’agriculteurs ghanéens échantillonnés en 2005/2006 ont été analysés pour les DDT, les HCH, le HCB et la dieldrine en utilisant la GC-ECD et la GC-MS (Ntow et al., 2008). Quatre-vingt-huit pour cent et 75 % des échantillons de lait maternel et de sérum, respectivement, étaient positifs pour les DDT. De tous les isomères du DDT, le DDE présentait la concentration moyenne la plus élevée de 7,1 μg/kg dans le sérum et de 44,8 μg/kg dans le lait maternel, tandis que la somme moyenne des isomères du HCH était de 7,3 μg/kg dans le sérum et de 46,4 μg/kg dans le lait maternel. Dans cette étude, il y avait une corrélation positive entre les pesticides organochlorés (OCP) et la classe d’âge des donneuses de lait. En outre, les DDT et HCH accumulés dans le lait maternel de certaines agricultrices étaient supérieurs à la quantité journalière de DDT recommandée par Santé Canada.
Okonkwo et al. (2008) ont analysé les Dichlorodiphényltrichloroéthane alias DDT (à l’aide de la GC-MS) dans le lait humain prélevé sur des mères allaitantes âgées de 19 à 40 ans et résidant dans la province de Limpopo, en Afrique du Sud. Environ 5 à 50 ml d’échantillons de lait maternel ont été prélevés auprès de 30 mères dans 10 villages (Lufule, Mangondi, Dumasi, Budeli, Tshikhudini, Tshilungoma, Gondeni, Makhuva et Thohoyandou) de la province. Des questionnaires ont été distribués à chaque mère pour recueillir des données sur leur régime alimentaire, la fréquence d’application du DDT, le nombre d’enfants et leur âge. Le DDT et ses métabolites provenant des lieux d’étude allaient de ND à 1930 μg/kg de poids de graisse, l’occurrence des DDT dans la zone d’étude était dans l’ordre suivant : ƩDDE > ƩDDD > ƩDDT. Les niveaux de DDT étaient inférieurs à ceux présents dans le lait maternel de mères allaitantes à Siphofaneni, Swaziland (10-6470 μg/kg ; Okonkwo et al., 1999). Bouwman et al. (2006) ont mené des études similaires et ont détecté un niveau plus élevé de ƩDDT (4797 μg/kg de matière grasse du lait) dans le lait maternel des femmes de Jozini dans la province de KwaZulu Natal en Afrique du Sud par rapport à celles de Kwaliweni (799 μg/kg de matière grasse du lait). Ce chiffre était 15 fois inférieur à celui d’une étude réalisée il y a 14 ans au même endroit (Bouwman et al., 1992). Dalvie et al. (2009) ont réalisé une étude comparative de l’occurrence des pesticides dans le sang des résidents effectuant les premiers exercices après la pulvérisation et de ceux qui ont été exposés professionnellement à l’endosulfan dans une ferme située autour de la rivière Valley Hex, dans la province du Cap-Occidental, en Afrique du Sud. L’analyse de l’endosulfan dans le sang a été réalisée par GC-ECD. Elle a été réalisée 24 heures avant la première saison de pulvérisation et un jour après l’application. Les agriculteurs ont fourni des informations sur la méthode d’application, l’utilisation d’équipements de protection individuelle, les antécédents médicaux et les conditions de vie au cours de la période de test. La matrice emploi-exposition a également été calculée à l’aide d’une méthode mise au point par London et Myers (1998). La concentration de base de l’endosulfan chez tous les travailleurs était en moyenne de 524,2 à 49,5 μg/L, tandis qu’une augmentation de ce contaminant a été observée chez une grande partie des travailleurs impliqués dans la post-pulvérisation (concentration moyenne – 544,1 à 82,1 μg/L). Les corrélations entre le sexe, la consommation d’alcool, le tabagisme et les niveaux d’endosulfan après la pulvérisation n’étaient pas significatives. Dans le même temps, il existait une corrélation positive entre l’âge et les concentrations d’endosulfan chez les travailleurs après la pulvérisation. C’est également le cas lorsque l’âge est corrélé avec les niveaux élevés de DDT, de β-HCH et de HCB trouvés dans le sérum humain prélevé sur des patients atteints de cancer colorectal en Égypte en mars et avril 1996 (Soliman et al., 1997). Gebremichael et al. (2013) ont étudié les pesticides organochlorés (OCP) dans le lait maternel de mères et de vaches résidant dans trois villes d’Addis-Abeba. Ces localités ont été sélectionnées en raison de l’utilisation fréquente de Dichlorodiphényltrichloroéthane alias DDT pour la lutte contre les moustiques dans la région. Des échantillons de lait de 101 mères ont été collectés en 2010, composés ensemble pour chaque lieu et analysés par GC-μECD. La concentration moyenne de ƩDDT dans le lait humain provenant des 3 sites variait de 6420 à 17170 μg/kg de matière grasse du lait. Dans cette étude, la concentration moyenne de DDT ingérée par les nourrissons était estimée à 62,17 μg/kg. Cette valeur serait environ 3 fois supérieure à la limite d’apport journalier recommandé stipulée par l’OMS/FOA (20 μg/kg de poids corporel) et par conséquent un appel à l’inquiétude sur l’état de santé des enfants nourris au lait maternel des mères dans la zone d’étude. En outre, les concentrations moyennes de ƩDDT dans le lait de vache provenant des 3 sites variaient de 269 à 477 μg/kg de lipides. La Dose Journalière Estimée (DJE) a été calculée sur la base d’un poids corporel de 60 kg et d’une consommation de lait de vache de 350 ml par personne. On en a déduit que la DJE du DDT était inférieure à la limite recommandée par la FAO et l’OMS. La plupart des études des articles examinés ont montré que les DDT se trouvaient au-dessus de la limite stipulée par la FAO/OMS. La transformation rapide du p,p’-DDT en p,p’-DDE peut être responsable de la concentration élevée dans les fluides humains car ce congénère a une longue durée de vie dans le corps (Jaga et Dharmani, 2003). En fait, un rapport élevé entre le p,p’-DDT et le p,p’-DDE dans le lait maternel a été signalé dans des pays où l’utilisation de DDT a été arrêtée il y a plusieurs années (Gebremichael et al., 2013). La concentration élevée observée dans les études examinées peut être attribuée à une mauvaise manipulation des pesticides pendant l’exploitation agricole ou à des applications intérieures de DDT pour la lutte antivectorielle, ce qui peut entraîner la contamination des aliments, des ustensiles de cuisine et d’autres articles ménagers qui peuvent facilement entrer en contact direct avec la bouche
There are possibilities for the occurrence ofOCPs in human fluids due
to their lipophilic nature. Various ways have been reported as possible routes in which these pollutants get into humans and animals fluids (El-Shahawi et al., 2010). Not much works have been done on evaluating this contaminants in human fluids in Africa. OCPs level in serum and milk of humans and animals. In a study carried out by Kinyamu et al. (1998), 9 OCPs were detected in 216 samples of breast milk collected from nursing mothers in a Hospital in Nairobi, Kenya. p, p’-DDE was the highest residue detected, occurring in 99.5% of the total milk samples collected while DDT and its metabolites ranged from 4 to 6321 μg/kg milk fat in all milk samples. Dieldrin was detected at a mean concentration of 19 μg/kg milk fat while α-HCH, β-HCH, and lindane were detected at average concentrations of 13 μg/kg, 83 μg/kg and 19 μg/kg milk fat respectively. Breast milk (n ¼ 190) and serum (n ¼ 115) of farmers from Ghana
sampled in 2005/2006 were analysed for DDTs, HCHs, HCB, and dieldrin using GC-ECD and GC-MS (Ntow et al., 2008). Eighty-eight percent and 75% of the breast milk and serum samples respectively, were positive for DDTs. Of all the isomers of DDT, DDE had the highest mean concentration (lw) of 7.1 μg/kg in serum and 44.8 μg/kg in breast milk while the mean sum of the HCH isomers were 7.3 μg/kg lw in serum and 46.4 μg/kg in breast milk. In this study, there was a positive correlation be- tween OCPs and the age grade of the milk donors. Furthermore, the accumulated DDTs and HCHs in breast milk in some farmers were above the daily amount of DDT recommended by Health Canada.
Okonkwo et al. (2008) analysed DDTs (using GC-MS) in human milk
collected from breastfeeding mothers within the age bracket of19 and 40 years residing in Limpopo province, South Africa. About 5–50 mL of breast milk samples were collected from 30 mothers in 10 villages (Lufule, Mangondi, Dumasi, Budeli, Tshikhudini, Tshilungoma, Gondeni, Makhuva, and Thohoyandou) within the province. Questionnaires were issued to each mother to collect data of their diet, frequency of DDT application, number of children and age. DDT and its metabolites from the study locations ranged from ND to 1930 μg/kg fat weight, the occurrence of DDTs in the study area were in the following order: ƩDDE > ƩDDD > ƩDDT. The level of DDTs were lower than those present in breast milk from lactating mothers in Siphofaneni, Swaziland (10–6470 μg/kg; Okonkwo et al., 1999). Bouwman et al. (2006) carried out similar studies and detected a
higher level of ƩDDTs (4797 μg/kg milk fat) in human breast milk from women in Jozini in KwaZulu Natal province of South Africa compared to those in Kwaliweni (799 μg/kg milk fat). This was 15 times lower than a
study carried out 14 years ago in the same location (Bouwman et al., 1992). A comparative study of the occurrence of pesticides in blood of resi-
dents performing first post spraying exercise and those who were occu- pationally exposed to endosulfan on a farm around the Valley Hex River in the Western Cape Province of South Africa was carried out by Dalvie et al. (2009). Analysis of endosulfan in blood was done using GC-ECD. This was performed 24 h before the first spraying season and a day after application. Information from farmers on the method of application, use of personal protective equipment, medical history, and conditions of living were taken during the testing period. Also, the job-exposure matrix was calculated using a method developed by London and Myers (1998). The baseline concentration of endosulfan of all workers had a mean concentration of524.2 ? 49.5 μg/L while an increase of this contaminant of a better part of workers involved in post-spraying was observed (mean concentration – 544.1 ? 82.1 μg/L). The correlations between gender, drinking of alcohol, smoking and levels of endosulfan after spraying were insignificant. At the same time, there was a positive correlation between age and endosulfan concentrations in workers after spraying. This was also the case when age was correlated with high levels of DDTs, β-HCH and HCB found in human serum collected from colorectal cancer patients in Egypt during March and April 1996 (Soliman et al., 1997).
Gebremichael et al. (2013) studied OCPs in breast milk from mothers
and cows residing in 3 towns in Addis Ababa. These locations were selected based on the frequent use of DDTs for mosquito control in the area. Milk samples from 101 mothers were collected in 2010, composited together for each location and analysed using GC-μECD. The average concentration of ƩDDTs in human milk from the 3 locations ranged from 6420 to 17170 μg/kg milk fat. In this study, the mean level of DDT estimated to be ingested by infant from mothers was 62.17 μg/kg. This value is said to be approximately 3 times higher than the recommended daily intake limit stipulated by WHO/FOA (20 μg/kg ofbody weight) and consequently a call for concern on the health status ofchildren feeding on breast milk from mothers in the study area. Moreover, the mean con- centrations ofƩDDTs in cow milk from the 3 locations ranged from 269 to 477 μg/kg lipid. The estimated daily intake (EDI) was calculated using 60 kg body weight and a cow milk consumption of350 mL per person. It was deduced that the EDI of DDT were below the FAO/WHO recommended limit.
Most of the studies from the reviewed articles showed that DDTs were
found above the stipulated limit of FAO/WHO. The rapid transformation of p,p’-DDT to p,p’-DDE may be responsible for the high concentration in human fluid since this congener has a long-lasting time in the body (Jaga and Dharmani, 2003). Infact, high ratio of p,p’-DDT to p,p’-DDE in breast milk was reported in countries where the use of DDTs have been stopped several years ago (Gebremichael et al., 2013). The high concentration in the reviewed studies may be attributed to improper handling of pesti- cides during farming or indoor applications of DDTs for vector control, which may result to the contamination of food stuffs, kitchen utensils and other domestic items that could easily have direct contact with the mouth.
Références
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Okonkwo, J.O., Kampira, L., Chingakule, D.D.K., (1999). Organochlorine insecticides residues in human milk : a study of lactating mothers in Siphofaneni , Swaziland. Bull. Environ. Contam. Toxicol. 63, 243–247.
Okonkwo, J.O., Mutshatshi, T.N., Botha, B., Agyei, N., (2008). DDT, DDE and DDD in human milk from South Africa. Bull. Environ. Contam. Toxicol. 81, 348–354.
Soliman, A.S., Smith, M.A., Cooper, S.P., Ismail, K., Khaled, H., Ismail, S., McPherson, R.S., Seifeldin, I.A., Bondy, M.L., (1997). Serum organochlorine pesticide levels in patients with colorectal cancer in Egypt. Arch. Environ. Health 52, 409–415.
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Last modified: 2 mai 2024