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Avant 1991, le principe « c’est la dose qui fait le poison » faisait l’unanimité : tout produit nocif présente une dose en dessous de laquelle l’exposition humaine est sans risque et les effets augmentent avec la dose. Mais ce principe n’est pas valable pour les perturbateurs endocriniens. En fait, ils peuvent être actifs aux faibles doses auxquelles nous sommes exposés via l’environnement ; on observe même des effets plus importants à faibles doses qu’à doses élevées. Pas si illogique, car les hormones naturelles agissent aussi dans une gamme de concentrations très faibles (Quignot et al., 2012). Par ailleurs, l’une des caractéristiques des substances perturbatrices du système endocrinien est qu’il n’existe pas de seuil en dessous duquel l’exposition est sans effet. « Tout est poison rien n’est poison, c’est la dose qui fait le poison », il faut plutôt considérer que « c’est la période qui fait le poison ». Ainsi, même des doses extrêmement faibles ont des effets, en particulier si l’exposition à ces doses a lieu durant le développement ou pendant la période de gestation (WWF, 2011). La toxicité vient aussi de la « fenêtre d’exposition ». Il apparaît de plus en plus évident que les périodes pré- et post-natales constituent des fenêtres critiques d’exposition, pouvant expliquer des effets délétères des perturbateurs endocriniens observés à partir de la puberté (Cravedi et al., 2007). Si un organisme est plus sensible à une exposition durant ses stades de développement, les effets de cette exposition sont en général différés, et touchent le plus souvent l’organisme à son stade adulte (WWF, 2011). La période fœtale est particulièrement à risque et peut engendrer des maladies à l’âge adulte. Ce concept porte le nom de « DOHaD », pour « origine développementale de la santé et des maladies » (Chiapperino et al., 2017).
Before 1991, the principle that « the dose makes the poison » was universally accepted: any harmful product has a dose below which human exposure is risk-free and the effects increase with the dose. But this principle does not apply to endocrine disruptors. In fact, they can be active at the low doses to which we are exposed via the environment; we even observe greater effects at low doses than at high doses. This is not so illogical, since natural hormones also act in a range of very low concentrations (Quignot et al., 2012). Furthermore, one of the characteristics of substances that disrupt the endocrine system is that there is no threshold below which exposure has no effect. As the saying goes, « everything is poison, nothing is poison, it’s the dose that makes the poison », we should rather consider that « it’s the period that makes the poison ». So even extremely low doses have effects, particularly if exposure to these doses occurs during development or the gestation period (WWF, 2011). Toxicity also comes from the ‘window of exposure’. It is becoming increasingly clear that the pre- and post-natal periods constitute critical windows of exposure, which may explain the deleterious effects of endocrine disruptors observed from puberty onwards (Cravedi et al., 2007). If an organism is more sensitive to an exposure during its developmental stages, the effects of this exposure are generally delayed, and most often affect the organism in its adult stage (WWF, 2011). The foetal period is particularly at risk and can lead to illness in adulthood. This concept is known as « DOHaD », for « developmental origin of health and disease » (Chiapperino et al., 2017).
Références
Chiapperino, L., Panese, F., & Simeoni, U. (2017). L’épigénétique et le concept DOHaD : vers de nouvelles temporalités de la médecine “personnalisée” ? Revue Médicale Suisse, 13(548):334–336. http://dx.doi.org/10.53738/REVMED.2017.13.548.0334
Cravedi, J., Zalko, D., Savouret, J., Menuet, A., & Jégou, B. (2007). Le concept de perturbation endocrinienne et la santé humaine. Méd. et Sci.., 23(2):198–204. https://doi.org/10.1051/medsci/2007232198
Quignot, N., Barouki, R., Lesné, L., Lemazurier, E., & Jégou, B. (2012). Mécanismes et enjeux de la perturbation endocrinienne. Bulletin Epidemiologique Hebdomadaire, pp 115–118. https://www.researchgate.net/publication/323783296_Mecanismes_et_enjeux_de_la_perturbation_endocrinienne
World Wildlife Fund. (2011). Perturbateurs endocriniens & biodiversité La diversité biologique face au risque chimique : nécessité d ’ un changement de paradigme. 32 p.
Burkina Faso Endocriniens Enfance Gestation Hormones Perturbateurs
Last modified: 3 octobre 2023